enfin une pause entre le boulot et la fac

A mesure qu’elle s’approchait, il resserrait ses mains lentement et légèrement sur sa taille, finissant par l’enlacer complètement. Ses bras posés un peu au-dessus de la jupe longue, contre le corset mettant en valeur un chemisier à manches longues et perdu sous ce long manteau rouge. Il appréciait de l’avoir contre lui et explorait cette douceur froide qui caressait sa joue cherchant des battements de cœur qu’il ne trouvait pas. Et de toute évidence, ca n’avait pas l’air nouveau, comme si son corps parlait pour elle. Même si il ne comprenait pas toute cette expression. Mais c’est alors que tout bascula, quand cette joue glissa lentement pour que les lèvres glissent sur son cou, sur son artère non sans lui voler quelques frissons. Ce geste n’eu que pour seule réaction le fait que ses mains et ses bras s’agrippent naïvement à la jeune femme, comme pour répondre par une étreinte à cette caresse froide, légère et chatouilleuse qui sombrait vers le plus profond des battements de son cœur.

Il cru qu’elle le mordillait au début, sentant les dents de la jeune femme glisser sur son artère chaude battante dans un rythme régulier mais plus rapide. Ca le faisait frissonner encore plus. Il essayait de lui rendre ces mordillements, ces suçons étranges et qui semblaient affectueux en cherchant à poser ses lèvres chaudes et ses dents pleines de vie contre la peau de Lyli à son tour. Lui rendre la pareil comme si deux âmes entraient en une danse ampli de symbiose naturelle. Il grimaça d’une légère douleur quand la jeune femme planta ses crocs dans sa chaire tendre et fragile. La serrant encore plus, bandant ses muscles et se collant à elle. Légèrement paniqué, il fut étonné de ressentir soudainement et sans attendre, une chaleur l’envahir. Chaleur des plus étranges car elle semblait être source de cette jeune femme si froide. Venant de l’endroit où elle avait entamé son baiser mordant et en partance pour son cœur. Une chaleur agréable, plaisante qui en vient même jusqu’à faire bouillonner ses hormones et à galvaniser sa virilité.

Plus ca allait et plus il perdait le contrôle de son corps. Plus la morsure durait et plus il ré émergeait à la surface. Surface qu’il détestait tout autant qu’il recherchait. Il était le symbole même de l’indécision en temps normal mais ce symbole commençait seulement à prendre un réel sens alors que Lyli buvait sa vie. Il avait envie qu’elle arrête mais en même temps se tuerait lui-même si elle y mettait fin. Il devenait accroc peu à peu et ne voulait que pour rien au monde, cette morsure ne s’arrête, quitte à lui offrir tout son sang. Sang qu’elle pouvait enfin goutter. Il se serra et se colla donc contre elle, maximisant le contact comme le ferait un félin dans un câlin avec une panthère. Et frotta son nez sous l’oreille, caressant le cou, à la base des cheveux, la ou il pouvait caresser dans cette posture. Insufflant sa respiration devenu saccadée et dont le souffle par le nez glissait tel une cascade le long de ce cou et de cette épaule. Dans un gémissement faible mais implorant de ne pas s’arrêter. Ses yeux étaient clôt afin de mieux ressentir les délices de cette chose nouvelle qu’il explorait d’un œil ingénu.

Quand Loth tenta de lui rendre son étreinte, Lyli cessa alors tout jeu. Ce qui avait commencé par être un jeu dérapait un peu trop à son goût, et sans lui plaire.
Elle qui avait essayer de ne pas faire de mal au poète se retrouvait là, avec un jeune homme bien différent du poète, presque en train de prendre son pied!
Il prenait son pied or elle ne l'avait pas décidé! Il était hors de question qu'il profite de quoi que ce soit si elle ne l'avait pas décider ainsi!
Ainsi, son étreinte qui avait été douce se fit brutale. Elle n'avait pas voulu lui faire mal, mais jamais aucun homme ne prendrait jamais quelque plaisir que ce soit sans qu'elle n'en soit l'initiatrice.
Ce qui avait commencé par être un chaste câlin devint alors pour Beli un simple repas.
Elle sentait glisser en elle la vie du jeune homme, lui volant sa chaleur. Pour l'instant il ne risquait encore rien.
Il laissa échapper un petit gémissement de plaisir qui donna des hauts le cœur à Beli.
Son sang avait bel et bien ce gout de lavande et de miel, rare et étrange, doux.
Elle en apprécia chaque gorgée.
Puis vint le moment où le sang vient à manquer.
Si Beli avait décidé de le laisser partir indemne, elle se serait arrêté là: Il aurait été un peu anémié mais cela aurait été tout.
Or, révulsée par le tour que prenaient les choses Beli ne s'arrêta pas.
Elle voulait profiter de se sang et punir celui qui, sous les traits du poètes semblait aimer des choses aussi vulgaires! Qu'elle, aime, cela semblait normal puisque c'est son seul moyen de subsistance. Mais lui? comment le poète pouvait il aimer qu'elle lui fasse mal, lui volant sa vie? C'était, sale, terriblement sale, et pourtant il semblait apprécier.
Mais où était donc passé le Poète?
Elle se dégagea de son étreinte sans pour autant cesser de se sustenter, sa force dépassant largement celle du jeune homme.

Les choses dérapèrent si soudainement. Il ne comprit pas vraiment ce qui se passait, même si il ne comprenait déjà pas ce qu’étaient ces mordillements. Et les sensations plaisantes de chaleur se transformèrent en une douleur insupportable et encore plus étrange que tout l’histoire de cette rencontre. Il sentait sa vie partir à mesure qu’elle plantait ses crocs dans sa chair et suçait sa chaleur, sa vie. Prit de panique, il resserra ses mains sur la taille de Lyli afin de s’extraire de cette morsure, s’éloigner. Mais impossible, il ne pouvait rien faire, piégé comme il était, tel une proie si bien attrapée par un prédateur. Elle avait une force surhumaine, il était impuissant et elle continuait à le vider de son sang sans qu’il n’eu aucune prise sur elle. C’était incroyable.

Son esprit le quittait peu à peu, il sombrait dans le néant. Il s’imaginait au bord d’un gouffre sans fond ou il était en train de chuter inexorablement. Il n’avait plus la force de résister, de s’agripper. Le poète s’envolait peu à peu, préférant détourner le regard de cette carcasse déjà putride plutôt que de s’accrocher à une existence pathétique. D’une manière ou d’une autre, il avait trouvé sa libération. La panique disparue, même si il ressentait encore de la douleur. Mais sans s’en rendre compte, elle lui rendait un grand service, elle lui permettait enfin de quitter ce monde pour rejoindre les songes, chose qu’il désirait ardemment depuis des années. Raison pour laquelle il était si loin au dessus des nuages. Elle pouvait le vider comme on saigne un cochon, il n’avait plus aucune raison de rester. Après tout, n’avait-il pas déjà dépassé le point de non-retour ?

Il ferma donc les yeux et détendit tout ses muscles, les bras et jambes ballantes, se laissant porter par la force surhumaine de cette chose qui l’étreignait. Même sa tête était lâché en arrière, regardant le plafond sombre dont il distinguait chaque fissure, chaque insecte, de ses yeux mi-clos et dont la lueur n’était qu’un point perdu derrière une vitre des plus blanches et opaques…

Le plaisir qu’il avait prit, il n’y était pour rien, puisque c’était quelque chose qu’il ne contrôlait pas. Puisque c’était la nature de son espèce, l’instinct primaire. Puisque c’était la faute de cette morsure qui insufflait en lui une chaleur étrange et agréable. C’était déroutant que la cause d’autant de bien puisse dans l’instant suivant lui procurer un mal digne des pires tortures. Et c’est sur ce sentiment de douleur qu’il partait doucement… en disant des mots plus faibles et détachés qu’une surface de sucre amalgamé…

« J’..a…i…. fr…oi…d… m…er….ci… »

Et il se tut, voué à s’abandonner à la prédation tel une biche s’abandonnerait à un monstre…

Que croyait il? Qu'elle le laisserait mourir? Dissimuler la disparition de quelqu'un est quelque chose de bien compliqué de nos jours. Bien sûre Lyli connaissait deux ou trois gargouilles et lycanthropes qui se seraient chargés de faire disparaitre le corps jusqu'au moindre morceau de moelle mais s'il venait à disparaitre, elle serait la première à être suspectée. Or ce serait mauvais au mieux pour sa carrière, au pire pour sa survie.
Aussi, après qu'il ai marmonné quelque paroles théâtrales et soit tombé dans l'inconscience, le laissa t-elle tomber, telle une poupée de chiffon dont elle se serait lassée, inconscient mais vivant.
Elle sortit de son sac à main un mouchoir blanc et s'essuya la bouche, avant de se remaquiller, passant une nouvelle couche de rouge à lèvres sur sa bouche parfaite.
Elle Posa son sac à main, et, dans un élan de sympathie, eu au moins la gentillesse d'adosser Loth contre le mur. Ce ne fut pas très dur! Avec un litre de sang en moins, et sa petite carrure, il ne pesait pas grand chose (sans oublier la force légèrement sur humaine de la vampire...)
Il avait l'air d'un pantin désarticulé, assis là, les bras ballants, pale comme un mort.
Son cœur battait, faiblement certes, mais il battait avec la régularité de celui qui n'a pas à craindre de mourir.
Elle regarda les restes de son déjeuner. Définitivement, Elle préférait les filles. (ou les toxicomanes) Elles était plus... quelque chose. Quoi, Lyli n'aurait sût dire mais il était clair que non, définitivement, les hommes, si bons soient ils, avaient tous quelque chose de sale. Ils apprécient l'étreinte, mais non avec la délicatesse d'une femme. Il y avait quelque chose de bestial et de primaire chez eux qui la révulsait.
Elle fût même tentée de le laisser là, et de partir prendre une douche. Mais le laisser là seul avant qu'il ne se réveille, c'était prendre le risque qu'il se rappelle de quelque chose de gênant. Or si elle était là, elle pourrait lui faire avaler à peu près ce qu'elle voulait.
L'un des grands avantages du don obscure: La persuasion!
Aussi Lyli s'assit elle à côté du corps inconscient du jeune homme et sortit un livre de son sac à main.
*Et oui, Beli, aussi imbue d'elle même et aussi prétentieuse qu'elle soit, elle n'avait rien contre lire un bon livre. aussi prenait elle soin de toujours en avoir un sur elle.*
Lyli se mit donc à lire, en attendant que le bel au bois dormant daigne se réveiller. et sans un baiser!
Elle calcula rapidement qu'il lui faudrait environs une heure et demie pour reprendre conscience, et deux heures avant qu'il ne puisse se lever et marcher un peu. Mais bon, pas grave, arrivée à la première bouche de métro, ce ne serait plus son affaire!
Aussi se plongea t elle dans les récits épiques et fantastiques de Gwendalavir. Elle jeta un rapide coup d'œil à sa montre, se disant qu'elle rentrerait tard pour le dîner et qu'avec un peu de chance, Sethy serait déjà partit chassé, lui laissant l'appartement pour elle toute seule, pouvant utiliser la salle de main aussi longtemps qu'elle le voudrait et usant toute l'eau chaude disponible pour un long bain chaud.

Il ne savait pas vraiment où il était entre le rêve et le cauchemar. Son esprit était loin et agité. Une partie de lui voulait s’en aller mais une autre partie le retenait malgré ses débattements psychiques. Si bien qu’il ne su jamais combien de temps il était resté dans les vaps. En tout cas, il se souvenait de tout, tout ce qu’il avait vu et ressenti, tout ce qui avait l’air si irréel. Si bien qu’au bout d’une heure, il ouvre les paupières lentement. Ne voyant rien, mise à part l’obscurité. Il ne chercha pas à trouver lyli, même s’il ne sentait pas sa présence à côté de lui. Après tout c’était sa faute, il lui en voulait d’être encore là. Si bien, qu’il essaya de se redresser en s’aidant du mur mais ses jambes lui échappèrent et il tomba lourdement au sol. Pas assez d’énergie, trop faible pour se porter lui-même ?

Une chose est sûre, il ne serait plus jamais pareil. Bien plus lointain encore, bien plus fade, comme une carcasse dont l’âme ne s’en servait qu’en temps de résidence secondaire. Le regard opaque, plus de lueur dans les yeux, juste des yeux vides de vie. Ceux d’un être qui fut trahit. Il resta un moment au sol, respirant fort, le front contre le ciment frais et appuyé sur ses avants bras. Il voulait sortir, quitter cet endroit, partir loin. Marcher sans jamais s’arrêter. Il savait maintenant que quelquechose ne tournait pas rond avec cette fille, même si il ne savait pas quoi. Quelquechose qui l’avait rendu dans cet état si faible. Quelquechose qui n’aurait jamais du l’atteindre, ni le toucher.

Ses idées étaient mauvaises, tellement mauvaise que son moral en était entaché, non sans l’influence de son état des plus délabré. Sa phobie du noir menaçait à tout moment de se manifester. Il s’accrocha au mur pour essayer de se relever, en vain. Il n’était qu’un zombie qui n’avait plus la force. Alors, il commença à ramper, dans une direction, ne sachant pas vraiment où il allait. Un seul objectif quitter cet endroit maudit et retrouver la lumière. Ensuite, il ne sait pas, il errerait comme il n’a jamais encore erré. Sans aucun but, si ce n’est la perdition.

Une chose est sûre, à n’avoir avancé que de quelques centimètres, il devait paraître pathétique aux yeux de celle qui avait prit son sang.

Quand au bout de presque une heure et demie (c'est qu'elle savait bien estimé la Beli!) Loth commença a montré des signes d'un éveils imminent, Elle rangea son roman, et se releva.
Elle épousseta s'arrière de sa jupe.
Il ouvrit les yeux, visiblement mécontent d'être en vie.

*dommage pour lui!* songea Beli en toute ironie. *il n'avait qu'à ne pas être aussi vulgaire!*

Elle avait remis ses lunettes pour ne pas se trahir plus que déjà fait. Elle regarda le jeune homme essayer de se lever, et retomber lourdement, puis se mettre à ramper, visiblement d'une humeur massacrante.

*c'est qu'il est grincheux au réveil!* pensa Beli avec un sourire.

Elle finit par prendre pitié de la peur qui se dégageait du jeune homme et s'éloigna à grand bruit de talons jusqu'à l'interrupteur le plus proche.
Soudain tout s'éclaira. Les néons clignotèrent un instant puis la lumière factice devint stable.
Beli debout les bras croisés à côtés de l'interrupteur observa le garçon, allongé ventre contre terre, très pale et visiblement fiévreux.

Elle s'approcha de lui et s'accroupit

"un peu d'aide peut être?" lui proposa t elle, avec un sourire qui camouflait parfaitement ses canines si particulières.
Peut être que dans le fond elle avait pitié. Le jeune homme semblait être celui qu'elle avait rencontré tout à l'heure sur les marches devant l'université, et non celui qui l'avait tant dégouté, si bien qu'elle ne lui tint pas rigueur à lui, notant toutefois intérieur que le jeune homme avait tendance à changer en certaines situations et que si jamais cela se reproduisait, elle serait sans pitié aucune.
Ses yeux lui indiquèrent qu'il n'avait rien oublié de ce qu'elle venait de lui faire subir.

*merde!! Pourquoi n'a t il pas oublié?! *

Il espérait qu’elle était partie, loin. Il n’avait aucunement envie qu’on le voit dans cet état si faible. Même si au fond de lui demeurait cette présence qui faisait son regard opaque et pâle. Cette conscience qui lui disait sans cesse : « A quoi bon ? Pourquoi te relever ? Reste au sol, meurt. Ces sous-sols font un parfait tombeau pour cette carcasse. Laisse moi m’envoler, rejoindre les hauteurs, voler plus haut que jamais n’a volé mon père. Libre, léger et serein. » Mais non, il continuait à ramper, jusqu’à ce qu’il entende les talons qu’il reconnaitrait entre milles, ces talons qui avaient été la cause de sa souffrance. C’est talons qui ne l’avait même pas achevé.

Puis la lumière, d’abord clignotante, puis intense. Ses yeux s’étaient habitués à l’obscurité et voila que la lumière l’aveuglait à nouveau. Plissant les yeux, mettant son bras en ombre devant son visage, il la vit. Près de l’interrupteur. Celle qui n’oublierait jamais. Il ne comprenait toujours pas, car aucun danger n’émanait de cette personne et pourtant, c’est elle qui l’avait fait souffrir. Elle qui l’avait piégé. Il la vit s’approcher et s’accroupir, il bascula sur le dos, pour ne pas avoir à la regarder. Fermant les yeux à cause de la lumière et portant sa main à son cou, là où elle l’avait mordu. Mais c’était vain, car l’espace d’un instant, leurs regards c’étaient croisés et ca l’avait révulsé.

Il finit par ouvrir les yeux subitement, fixant le plafond comme si il fixait un point qui n’existe pas, le visage impassible, les yeux toujours aussi opaques. Opacité qu’ils garderont surement jusqu’à la fin de son existence. Opacité qui trahissait sa volonté, sa prise de conscience de l’univers qui l’entoure. Opacité qui disait tout sur les remparts que son esprit avait mis entre le monde réel et celui des songes. Il était maintenant cloitré à l’intérieur de lui, au plus profond. Son mauvais moment passé sous une montagne de livres dans son enfance avait commencé à bâtir ce rempart. Ca s’était exprimé par son air rêveur, son regard toujours porté vers les nuages. Mais, Lyli, même si elle ne le savait pas, venait de finir ce rempart.

Il finit donc par dire, d’une voix faible en réponse à la question de la jeune femme :

« Si tu m’aides, tu vas encore goûter ? »

Il avait dit ca de manière détaché, en repensant au fait qu’elle lui avait dit qu’il se dirigeait dans la mauvaise direction et que l’instant d’après, elle était en train de le mordre. Il n’avait pas peur non, mais il n’aimait pas penser à ca. Il ne voulait pas qu’elle goûte à nouveau et ca devait se ressentir dans sa voix. Sur le moment, il n’y avait plus ni curiosité, ni intérêt. Il n’aimait simplement le fait de risquer de devoir offrir à nouveau son cou s’il accepte qu’elle l’aide. Car, il était réaliste, jamais seul, il n’arrivera à se redresser, pas dans cet état. Alors, il tenta une question, dans une voix des plus monotones :

« Et comment vas-tu faire ? Je pèse deux fois plus tout nu que toi habillée… »

Car, il ne fallait pas le cacher, une femme humaine normale ne serait pas capable de le porter seule. Donc, il termina sur ces quelques mots :

« … enfin, tout à l’heure, ca n’avait pas l’air de te gêner… »

Finit-il en parlant du fait qu’elle l’avait porté de tout son poids avant qu’il ne tombe dans les pommes, comme si c’était un vulgaire brin de paille.

Lyli soupira et leva les yeux au ciel!
Ainsi il se rappelait de tout. Dommage. Il lui restait 3 options, Le tuer et le donner aux gargouilles pour qu'elles le finissent, l'étreindre jusqu'à le changer ou tout lui expliquer et espéré qu'il accepte. Dans le pire des cas il lui resterait toujours les deux premières solutions.

"Non, je ne te mangerais pas après t'avoir aidé à sortir." lâcha t elle, comprenant sa peur. "Au cas où ça t'intéresserait je n'en ai plus besoin donc autant que l'on sorte tout les deux le plus vite possible non?, je suppose que des gens t'attendent chez toi"

Elle se demanda l'ombre d'un instant si elle avait eu peur en découvrant la nature de Sethy, le vampire qui l'avait étreinte. Mais ne réussit pas à se faire une opinion, aussi laissa t elle la situation comme elle était.

Elle passa deux mains sous les aisselles du jeune homme et l'adossa au mur, le mettant ainsi à sa hauteur. Elle le regarda droit dans les yeux à travers ses lunettes.
Il avait l'air fatigué et encore plus ailleurs qu'en début d'après midi. Comme changé...
Lyli pencha la tête et le détailla. Elle se repassa la journée en accéléré.
Elle se retrouvait dans une situation bien délicate: Une victime qui se rappelait d'elle et de ce qu'elle lui avait fait. Peut être se doutait il de sa nature d'ailleurs. Définitivement, cette journée avait été mauvaise: entre le boulot, les cours et maintenant ça, c'était la tuile! Elle aurait peut être dut suivre la méthode de son mentor: "on ne laisse pas une victime en vie!"
Et pourtant elle l'avait fait. terrible erreur de sa part.
Quand ses yeux revinrent se planter dans ceux du jeune homme, elle sentit une vague de desespoir la submerger.
Vie de merde!
Que pourrait elle bien faire de lui?

Sa réponse n’avait qu’aiguillé ses doutes. Il s’agissait donc bien de repas. Il ne vivait pas un cauchemar, c’était bien réel. Aussi, il réfléchissait à la question. Essayant de trouver une réponse dans tout le flou. Il chercha tout d’abord une réponse dans le non-surnaturel, ce qu’il connaissait. Est-ce une cannibale ? Sachant qu’elle a parlé de manger. Il en doutait mais n’en était pas sur. Puis, les cannibales étaient souvent des peuples tribaux. Alors, il ne trouva pas. Et donc, il ne chercha plus à comprendre. De toute façon, il était toujours là et décidément, la mort n’avait pas décidé encore de le prendre. A croire qu’elle ne l’aimait pas.

Il cligna des yeux très lentement pour essayer de fixer ces lunettes qui l’observaient et il leva un bras nonchalant pour le poser sur l’un des avants bras qui venait de le radosser contre le mur. Il ressentait une certaine confusion en son interlocutrice, même si il n’en connaissait pas la raison. Et il voulait lui dire par ce geste : laisse tomber, c’est trop tard. Puis, il plissa son regard opaque et la regarda pour prononcer d’une voix faible alors que son bras retombait déjà sur sa jambe.

« Je.. que dois-je faire ? Manger ? Boire ? »

Il ne savait pas quoi dire, étant donné qu’il ne savait pas ce qui lui arrivait. Il avait l’impression d’être malade et très faible. Et loin de lui était l’idée qu’il avait perdu beaucoup de sang. Et donc, il n’aurait jamais pensé à une transfusion sanguine ou autre. De toute façon, qui aurait accepté de faire une transfusion sanguine sans savoir la raison. Il secoua sa tête lentement pour chasser les idées et questions qui assaillaient son crâne et lui dit d’une voix toujours monotone :

« Qu’importe qui tu es. Je ne t’en veux pas. Quittons cet endroit. »

Il avait dit ca par rapport à la deuxième phrase de Lyli. Phrase qui lui fit comprendre que c’était une nécessité ce qu’elle lui avait fait. Et donc ce qui lui fit se calmer quelque peu et chasser ses pensées noirs qui étaient destinées à la jeune femme en choisissant d’essayer de comprendre. De toute façon, tant que la mort ne voudrait pas de lui, il aurait toujours l’occasion d’explorer l’étrange et le surnaturel. C’est sur cette idée, qu’il appuya de ses mains sur le mur pour essayer de se lever espérant que Lyli lui offrirait un appuie pour sortir d’ici.

Beli passa un bras sous son aisselle et le porta plus qu'elle ne lui offrit un appui. Pour elle, il ne pesait pas grand chose.
Il venait de lui simplifier la situation et annonçant tout de suite qu'il préférait ne pas y penser et juste sortir. Mieux, il ne lui en voulait pas! *Ce qui, il faut l'admettre, est assez rare chez les gens qui viennent de se faire agresser.*
Elle le conduisit au rez de chaussée, le portant imperceptiblement dans les escaliers.

"Un café, ça te dit? ça devrait te requinquer"

Finit elle par dire, brisant le silence qui s'était installé. Elle avait éviter de le regarder, se contentant de regarder droit devant elle à travers des lunettes, bien que par le côté de ces dernières elle pouvait parfaitement le voir.
Sa vision périphérique lui indiquait qu'il était pale mais recouvrait rapidement ses moyens, preuve, malgré son apparente fragilité, il avait une santé tout à fait saine.

La situation était étrange. Elle était en train d'aider un jeune homme dont quelques minutes plus tôt elle s'était nourrie. Que lui arrivait il ce soir? Généralement elle abandonnait là ses proies ponctuelles, les laissant inconscientes et ankylosées sans se préoccuper de quoi que ce soit. Peut être parce qu'il savait qui elle était. ou peut être par pitié.
Oh mon dieu non! Préservez l'en! Pas de pitié!

Ainsi dirigea t elle le jeune homme vers les distributeurs et machines à café.
Elle ne savait trop quoi dire. Se sentant gênée, et dans un sens particulièrement monstrueuse. Elle avait là le parfait exemple de ce qu'elle faisait aux humains, s'en nourrissant, les blessant, et les abandonnant, alors qu'il n'y a encore pas si longtemps, elle était des leurs. *enfin façon de parler, parce qu'être une jeune fille normal quand il est impossible de sortir à la lumière du jour, c'est assez compliqué...*
Et paradoxalement, à ses pensées, elle s'énervait de tant de sentimentalisme. Tout cela ne lui ressemblait pas! Elle était belle, inaccessible et se devait de garder ce cœur de pierre qu'elle avait toujours eu. Se lamenter sur elle même et sur ce qu'elle était était indigne d'elle. Elle valait mieux que ça. trop sûre d'elle et trop fière pour se permettre de douter.