La nuit était déjà tombée, et pourtant, il n’était pas si tard que ça. Enfin, il n’était pas tard pour Aurore. Elle n’avait pas encore dîné, mais il était rare de la voir manger avant vingt-deux heures en temps normal. La rousse venait de sortir d’un grand immeuble où elle avait dû garder deux petits garçons insupportables mais incroyablement mignon, pendant que leurs parents allaient au restaurant. Elle avait gagné une dizaine d’euros et était fière de les avoir obtenu, même si pour certains, ça paraissait bien maigre. Elle avait pris l’habitude de travailler dès qu’une opportunité se présentait pour elle.
En temps Normal, elle était juste un peu fatiguée. Cela passait rapidement et elle s’endormait dans son lit avant de s’évanouir d’épuisement. Mais Aurore n’était jamais épuisée. Sauf ce soir là. Les deux enfants l’avaient fait tourner en bourrique et cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi idiote. Ils l’avaient tellement agacée que les parents, honteux et désolés, avait eut pitié de ses cernes et lui avait offert un sifflet. Que diable pouvait-elle bien faire d’un sifflet ? Elle le donnerait sans doute à son père, mais aurait préféré un plus beau cadeau !
Ses yeux se fermant légèrement, sa guitare sur le dos, la rousse trainait le pas. Elle prenait le chemin pour rentrer chez elle avant 21h au risque d’inquiéter son père. Sentant qu’elle risquait de s’endormir debout, elle ne céda pas à la tentation de prendre un café pour avoir la force de surmonter cette « dure » épreuve. Elle entra donc dans un endroit ou l’on vendait à boire et s’assit au comptoir. Elle se rendit alors en parcourut le menu des yeux qu’elle avait atterrit dans une maison de thé. « Après tout, pourquoi pas ? ». Elle poussa un grand soupir et attendit que quelqu’un vienne prendre sa commande.